Nous en sommes convaincus les photos est un voile sur la réalité et c’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’une montre. Le meilleur moyen pour savoir si une montre vous plaira sera de l’essayer, le meilleur moyen pour nous de retranscrire les subtilités et les impressions qu’engendre un modèle c’est de le tester.
Il me semble judicieux, cependant, avant de rentrer dans le vif du sujet, de faire un petit retour dans le passé pour présenter la maison Century qui reste peu connue du grand public.
Century c’est l’oeuvre d’un inventeur, Hans-Ulrich Klingenberg.
Il fonda d’abord la société Vacuum Chronometer Corp. qui commercialisait les fameuses montres vacuum reposant sur un système de boîtier de montre où un vide d’air de 80 % était créé. Cette technique, dont il fut l’inventeur, a été reprise par de nombreuses autres maisons.
Parmi les autres inventions de Hans-Ulrich Klingenberg, c’est le boitier Megalith qui marquera la naissance, le 5 janvier 1966, de la société Century Time Gems Ltd. Cette technique est l’essence des collections Century et concrètement cela se traduit par la fusion de deux disques de saphir de manière indissociable. Aujourd’hui la maison est toujours détenue par la famille et est dirigée par Philip W. A. Klingenberg, le fils du fondateur.
Un faux sentiment de fragilité
La première impression lors de la mise au poignet de la Prime Time Egos laisse penser, par manque de culture, qu’il s’agit d’une montre bijoux et je dois l’avouer nous avons eu très peur d’abîmer la montre et notamment la partie facettée du verre. Mais ce fut sans fondement, n’oublions pas que cette dernière est composée de saphir, soit le matériau le plus dur après le diamant. D’ailleurs ce sentiment s’estompe dans les heures qui suivent la mise au poignet et soyons honnêtes on le retrouve à chaque nouvelle montre. Le boitier offre également une étanchéité jusqu’à 100m de profondeur. N’ayez pas peur d’en faire votre montre de tous les jours.
Un style riche
La Prime Time est clairement destinée aux amateurs d’esthétisme riche en détails. Chacune des parties de la montre vaut la peine de s’y attarder. D’abord la lunette, qui en fait n’en est pas une puisqu’il s’agit du verre (transparent au centre et métallisé sur la partie extérieure), le saphir à facettes joue avec la lumière pour nous renvoyer un visage différent selon l’heure, l’endroit et la position. Puis vient ensuite le cadran, épuré, lisible, qui s’écarte de la monotonie en mettant en scène de subtils reliefs qui font la différence. Ainsi le pourtour du cadran met en avant les indexes par un jeu de superposition, le tout marqué par un rappel harmonieux aux aiguilles ajourées des heures et minutes.
On retrouve dans ce cadran la même combinaison cadran/aiguilles que certaines Big Bang de chez Hublot dans une version moins agressive.
Le cadran matte appuie l’expression de ces détails. Le ton gris légèrement différent du guichet de date à 6 heures offre une lecture parfaite de la date sans pour autant compromettre celle du temps.
Le boitier s’inscrit dans cette même démarche par une superposition de matériaux, dont la partie centrale noire laquée (carrure) nous offre une belle transition entre le fond du boitier, les cornes et le verre bi-surface.
L’utilisation d’angles dans les surfaces de tous les éléments du boitier confère le style sportif de ce modèle.
Une montre artisanale
On peut sans rougir dire que c’est une montre artisanale. Le terme artisanal peut sembler pompeux et marketeux, mais c’est le cas. L’exemple type est le verre dont le polissage est entièrement fait à la main. Dans cette gamme de prix ($ 4,420) vous trouverez très peu de maison qui prennent ce soin.
Un calibre soigné
Le fond saphir laisse voir le mouvement, certes sans grande démonstration ostentatoire, mais néanmoins les finitions restes très correctes, évitant ainsi, au passage, de tomber dans le piège cliché du mouvement de manufacture travesti.
En accord avec le style sportif de la Prime Time Egos le calibre est naturellement certifié chronomètre, ajoutant ainsi du crédit au gage de qualité.
En portant cette montre j’ai craint les remarques sur un style trop “m’as-tu-vu” ou féminin et bien il en a été tout autre.Pour rester objectif la palette d’avis a couvert une bonne partie de la cible horlogère: connaisseurs, hommes, femmes, simples novices. Tous n’ont pas émis le souhait de posséder une telle pièce mais aucun n’a donné d’avis négatif, bien au contraire.J’ai un penchant pour les montres des années 60-70, aussi je suis moins sensible à ce style de montre, mais je dois avouer avoir réellement pris du plaisir à la porter. Elle ne conviendra peut-être pas aux collectionneurs non plus, mais au même titre que le “casual friday” c’est une jolie façon de sortir du look de monsieur tout le monde.