Fondateur de la société horlogère Rodolphe Montres & Bijoux et de l’atelier de design Rodolphe & Co – deux entités propriétés du groupe Franck Muller – Rodolphe Cattin a pris la décision de quitter toutes ses fonctions opérationnelles dans le groupe à compter de la fin du mois d’octobre. Il demeure actionnaire minoritaire des deux sociétés.
Rodolphe Cattin apporte les commentaires suivants à l’appui de sa décision :
« Je quitte à la fois avec tristesse et soulagement le groupe avec lequel nous nous sommes associés il y a quatre ans, car je ne sens aujourd’hui plus aucune volonté du groupe de développer la marque qui porte mon nom. Il en va d’ailleurs de Rodolphe comme de toutes les autres « petites » marques du groupe Franck Muller.
Les débuts de notre collaboration avec le groupe Franck Muller ne laissaient pourtant pas présager d’une telle issue. Depuis quatre ans, j’ai mis toute mon énergie dans cette magnifique aventure. Et avec une équipe soudée et motivée, nous avons effectivement pu réaliser un excellent travail de développement durant les deux premières années de partenariat, qui ont notamment débouché sur le prix de la Montre de l’Année 2006 pour le modèle Instinct Chrono ainsi qu’un deuxième rang en 2008. Des reconnaissances qui n’ont guère servi la marque Rodolphe dans le groupe. Plus globalement, les conditions se sont peu à peu dégradées et il apparaît aujourd’hui clairement que le CEO du groupe, M. Vartan Sirmakes, a choisi de mettre son énergie et de déployer ses efforts dans d’autres directions. En dépit de nombreuses discussions à ce sujet, force est de constater que la volonté d’améliorer les choses n’existe plus. Pire, le groupe tente aujourd’hui de démontrer que les «petites marques » seraient responsables des difficultés rencontrées par Franck Muller Watchland. Chacun se fera son idée.
Cette appréciation négative n’est que le dernier épisode d’une série de déconvenues apparues depuis bientôt deux ans. Problèmes de stratégie, de qualité, de livraisons, les conditions d’un développement sain de la marque Rodolphe ne sont de toute évidence plus réunies. Sans parler des conflits de personnes et des fausses promesses qui rendent difficiles les relations au quotidien et impossible le maintien de la confiance.
Dans ces conditions, je préfère me retirer et laisser à mes associés la responsabilité de leurs choix, non choix, décisions et non décisions. Je suis avant tout un créateur, peu enclin au jeu de la petite politique, aux complots et aux retournements majeurs. Et je déplore vivement les comportements humains de certains de mes très proches collaborateurs qui verront peut-être dans mon départ une opportunité d’être enfin mis en avant.
Reste qu’au terme de cette période agitée, je reste extrêmement satisfait du concept développé et du travail réalisé au niveau esthétique par les équipes qui m’ont entouré. Le travail est fait, nous laissons à nos successeurs l’opportunité de le mettre ou non en valeur.
Bien que restant actionnaire minoritaire des deux sociétés Rodolphe Montres & Bijoux et Rodolphe & Co, mon parcours professionnel se sépare dès la fin du mois de celui du groupe Franck Muller. Je garde mon âme de créateur, mon esprit d’entrepreneur et suis soulagé de recouvrer ma liberté ».