Indication enregistrant le temps, de manière temporaire, d’évènements courts (courses), de quelques minutes à quelques heures. Mesure au moyen d’aiguilles, disques, cristaux liquides ou autre système d’affichage.

En 1821 l’horloger du roi Nicolas Mathieu Rieussec développa et il lui fut attribué un brevet de cinq années pour un instrument de mesure, l’appareil consistait en une aiguille centrale composée de deux parties superposées, la partie inférieur possédant à son extrémité un réservoir d’encre. Au moment de l’arrêt la goupille présente sur la partie supérieure s’abaissait pour marquer un point d’encre sur le cadran. C ‘est ce que l’on appelle un chronographe à pointeur. Cette invention fut amélioré et miniaturisé en 1822 par Frédérick Louis Fatton pour Abraham Louis Breguet. Il s’agit alors d’une montre de poche à cadran fixe.

En 1831 Joseph-Thaddeus Winnerl mit au point un système où l’arrêt de la trotteuse n’intervenait pas sur la marche du mécanisme. Ce fut réellement le premier mécanisme de chronographe à rattrapante. Il fallut attendre sept ans pour l’introduction de la seconde aiguille sur le cadran.

Dès 1844 Adolphe Nicole développa le système d’arrêt et de remise à zéro de l’aiguille des secondes, il déposa le brevet en 1862. Ce système est basée sur une pièce en forme de cœur toujours d’actualité de nos jours. Les trois étapes clés d’un chronographe étaient nées: départ, arrêt et enfin remise à zéro.

Le visage moderne du chronographe nous le devons à Léon Breitling qui développa en 1934 un second poussoir de remise à zéro à 4 heures en plus de celui du départ et d’arrêt positionné à 2 heures sur une montre bracelet.

Avec le temps les fonctions évoluèrent, ainsi l’année1937 voit naitre le compteur d’heures indépendant, tandis qu’en 1939 Mido offre à l’horlogerie moderne un chronographe à aiguille centrale. Le chronographe sera également perfectionné par le système mono-poussoir et la fonction « fly-back ».

En 1969, avec l’aide de la maison Dubois-Dépraz, est mis en marche le premier chronographe automatique. Cette même année Zenith crée la révolution avec le mouvement « El primero ». Il se démarque dès lors totalement de ses contemporains en proposant un chronographe à remontage automatique par masse oscillante apte à la mesure des intervalles de temps de 1/10e de seconde avec son puissant mouvement entrainé par une fréquence de battements de 36000 alternances par heure. En plus de sa précision il offre par sa petite épaisseur (6,5mm) la possibilité d’ajout de complications supplémentaires. Ce mouvement est également remarquable par sa réserve de marche de 50 heures.

L’utilisation Militaire

L’utilisation militaire a joué un rôle important dans le développement du chronographe en particulier et de l’industrie horlogère en générale.

Outil de précision, le chronomètre permet notamment la synchronisation des opérations militaires.

On voit alors apparaître des montres commandées directement par les corps d’armée.

Dès 1900 la maison Ulysse Nardin fournit des montres aux marines russes, japonaises, allemandes et enfin américaine.

Le marché n’étant alors pas négligeable, la maison allemande Hanhart s’intéresse au chronographe dès 1924 pour proposer en 1938 le « calibre 2040 ». Ce modèle était particulièrement adapté au pilote par sa grande taille, sa solidité, sa lisibilité, son bracelet riveté et enfin sa fiabilité. Après la seconde guerre mondiale les mouvements furent confisqués par les français et on les retrouva dans les montres Vixa de l’armée française.

Tutima, une autre firme allemande fut le fournisseur officiel de l’aviation de chasse allemande et de l’OTAN avec son fameux calibre 798 basé sur un mouvement Lémania 51000.

Au début des années 40 le ministère de la défense britannique établit une spécification dite « WWW . ( Watches Wrislet Waterproof ) en français cela correspond à une montre de poignet étanche. IWC répond à l’offre en fournissant 6000 pièces du modèle Mark X munit du calibre 52, dont la particularité était les aiguilles fluorescentes mais surtout un boitier anti-magnétique qui répond directement aux contraintes magnétiques d’appareillage d’un avion.

Le célèbre type 20 quant à lui est une appellation relative au cahier des charges de l’appel d’offre de l’état major français au début des années 50. La montre devait être une montre bracelet en acier inoxydable, aux aiguilles luminescentes, amagnétique, avec une lunette cannelée et l’inscription « FG 19XX » correspondant à la fin de garantie.

Mais il fut vite remplacé par le type 21 qui offre plus de lisibilité, une lunette rotative graduée sur 12h et surtout la présence de la fonction « flyback ».

Plusieurs marques répondirent à l’appel d’offre, dont pour la plus célèbre Breguet, mais encore Auricoste (calibre Lémania 4054) et Dodane ( calibre 222).

Le sport et le chronographe

Le sport véhiculant des valeurs mais aussi des évolutions techniques, bien que la notion moderne du sport n’apparut qu’en 1828, le premier chronographe fut inventé ne l’oublions pas dans un but de chronométrer les courses de chevaux.

Il n’est donc pas pas surprenant de retrouver dans l’histoire du sport celle de la chronométrie.

Heuer excelle alors dans ce domaine et surprend lors des Jeux Olympiques de 1920 en obtenant une précision au centième de seconde, mais également en rendant hommage au sport mécanique en créant la Carrera qui fit fureur parmi les pilotes automobiles. La Monaco est un autre exemple de réussite qui a lors de son lancement en 1969 bousculer les codes du chronographe.

Autre acteur majeur, Omega, peut se venter d’être le chronomètre officiel des Jeux Olympiques depuis plus de vingts années. De nos jours il est courant pour les grands événements sportifs d’avoir une maison horlogère comme partenaire.

Omega fut également la première marque horlogère à se rendre sur la lune avec la légendaire Speedmaster que Neil Amrstrong avait au poignet le 21 Juillet 1969. Equipée du calibre 321 la Speedmaster professional permet une précision au cinquième de seconde.

 

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