Pierre DeRoche GrandCliff TNT BelCanto

Pierre DeRoche GrandCliff TNT BelCantoEn 2007, Pierre Dubois, Directeur de Pierre DeRoche, découvre alors qu’il chine chez un ami antiquaire, des mouvements «en blanc » de montre de poche, répétition heures & quarts et chronographe, datant de la fin du XIXe siècle. En digne héritier de quatre générations d’horlogers de génie, sa curiosité est aussitôt éveillée et il les achète.

A la recherche de l’origine des mouvements
Il les apporte à son père, Gérald Dubois, grand horloger à la retraite toujours aussi passionné par son art, qui s’empresse de les étudier pour tenter de découvrir leur origine. Dès le premier instant, Gérald Dubois est persuadé qu’il s’agit de mouvements LeCoultre, même si rien ne le prouve formellement.
Fort de ses certitudes, il effectue une comparaison systématique de l’un de ces mouvements avec les montres de poche certifiées LeCoultre qu’il possède dans sa collection personnelle. Les similitudes sont frappantes, mais le précieux « poinçon » demeure introuvable.

Gérald Dubois s’intéresse alors au numéro de brevet 8172 gravé sur la platine. Ainsi ses recherches prennent-elles un tournant décisif lors de la consultation des registres fédéraux à ce propos : « Nouvelle montre à remontoir au pendant » du 5 mai 1894, délivré par le Bureau Fédéral Suisse de la propriété intellectuelle, au nom de Numa Robert-Waelti, horloger à La Chaux-de-Fonds.

Sur les traces de Numa Robert-Waelti
Gérald et Pierre Dubois se lancent alors sur les traces de cet horloger. Ils consultent Monsieur Daniel Aubert, historien de l’horlogerie établi à la Vallée de Joux. Ils cherchent aussi du côté du Musée de l’Horlogerie de La Chaux-de-Fonds auprès de Monsieur Piguet, conservateur. Personne ne connaît Numa Robert-Waelti.

Gérald Dubois se remet au travail et ébauche alors le cheminement probable de ces mouvements :
LeCoultre fabrique des mouvements en cette fin de XIXe siècle, et les livre à des établisseurs.
Si les établisseurs sont souvent des marques connues, ce n’est pas le cas de Numa Robert-Waelti. Il est donc probable que celui-ci achète des mouvements LeCoultre, leur apporte des modifications – comme celle faisant l’objet du brevet 8172 – et les revende ensuite à des établisseurs.
Les mouvements, vieux de plus de 100 ans, ont vraisemblablement changé plusieurs fois de propriétaire, avant qu’un antiquaire ne les déniche et les revende à son tour à Pierre DeRoche.
Le scénario semble plausible et la boucle en quelque sorte…bouclée. Ne manque toujours que la preuve que ces mouvements sortent bien des ateliers de la Manufacture du Sentier.

Le poinçon « LeCoultre & Co » apparaît enfin
Ce n’est que lorsque Gérald Dubois commence à démonter les mouvements pièce par pièce qu’apparaît enfin le précieux estampillage. Gravé sous le pont de barillet, totalement invisible sur le mouvement monté, se trouve le poinçon « LeCoultre & Co ».

Caractéristiques du mouvement

  • 19 lignes à remontage manuel
  • Affichage analogique des heures et des minutes
  • Répétition heures et quarts
  • Chronographe (sans compteur minutes) monopoussoir
  • Poussoir de mise à l’heure.

Ces mouvements ont été fabriqués vers la fin du XIXe siècle au Sentier et illustrent le savoir-faire des horlogers de l’époque dans le domaine de la montre compliquée. Le mouvement est classique de cette période. La fréquence du balancier est de 2.5 hertz, soit 18’000 alternances/heure. Le remontage s’opère par la couronne de remontoir de la boîte située à 3 heures. La tige de remontoir est à une seule position, celle du remontage. C’est aussi la position de mise à l’heure de la montre. Cette fonction est enclenchée par un poussoir situé à 4 heures qui coopère directement avec les organes horaires de la montre. En relâchant la pression du poussoir, on revient en situation normale de remontage.

Répétition heures et quarts: système classique de sonnerie à deux timbres
Le verrou situé à 9 heures active la répétition des heures et des quarts d’heure. Le marteau des heures frappe d’abord le timbre grave en acier trempé pour indiquer les heures écoulées. Puis le marteau des quarts – plus petit – et celui des heures frappent alternativement le timbre aigu puis le timbre grave pour indiquer les quarts d’heure. La mise en son est réalisée manuellement par l’horloger.

Le chronographe à roue à colonnes
Le mécanisme du chronographe, intégré au mouvement, est de style classique à un seul poussoir situé à 2 heures. Il est dit « à roue à colonnes ». La roue à colonnes est l’organe distributeur du mécanisme de chronographe. Elle est de type 4/12, soit 4 colonnes et 12 dents de rochet, ce qui par son rapport de trois lui confère la dénomination d’un chronographe à trois fonctions sur un seul poussoir soit départ, arrêt et retour à zéro de l’aiguille. L’ordre des fonctions n’est pas modifiable avec ce type de chronographe.

D’un mouvement du XIXe à la BelCanto d’aujourd’hui
Si Pierre Dubois a voulu offrir une nouvelle vie à ces mouvements anciens sous forme de montres-bracelets, il a tenu à conserver les composants d’époque, témoins du formidable patrimoine horloger de la Vallée de Joux. Ces mouvements acquis « en blanc » ont donc été restaurés, entièrement décorés, puis réassemblés par les maîtres horlogers de Dubois Dépraz sans aucune modification technique, à l’exception des timbres de sonnerie et de l’organe réglant, lesquels sont contemporains.

Un mouvement ancien décoré par des horlogers d’aujourd’hui
Réalisant un véritable travail d’orfèvre, les artisans de Dubois Dépraz ont soigneusement décoré ces trois mouvements anciens. Platine perlée, ponts « Côtes de Genève », barillet soleillé, roues anglées et cerclées main. Les roues des heures et de minuterie ont par ailleurs été squelettées, de même que le pont de balancier inférieur, rendant ainsi visible la roue de secondes.

La métallisation
Véritable concentré de haute technologie, le cadran saphir de la BelCanto permet d’admirer le mouvement côté face de la montre. D’abord découpée et percée au niveau du passage des aiguilles, la plaque circulaire en saphir de synthèse – de l’oxyde d’aluminium cristallisé dont la dureté se situe juste au-dessous de celle du diamant – est partiellement sablée. Pour ce faire, des particules très dures sont projetées par air comprimé pour rendre la plaque saphir mate.

Côté mouvement, la plaque saphir est métallisée « chrome » par procédé PVD. Une seconde métallisation PVD est ensuite effectuée afin de réaliser les zones fumées.

Les zones noires du cadran côté aiguilles sont également réalisées par ce procédé de métallisation. Rappelons que la métallisation PVD consiste à vaporiser physiquement – et non chimiquement – des particules de métal sous vide d’air. Le métal se dépose ainsi sur la plaque saphir. Les particules déposées sont du chrome, respectivement du titane pour les zones fumées. La métallisation noire est obtenue par un dépôt de particules à base de titane également, mais d’une composition différente de la précédente.

Le gravage par laser
Une fois la plaque saphir « préparée », les lettres, chiffres et index non volumiques peuvent être gravés par laser. Ce type de gravage consiste à attaquer la surface saphir par un rayon laser et former ainsi les lettres, chiffres et motifs. Un vernis – blanc ou rouge en l’occurrence – sera ensuite déposé dans le creux de ces inscriptions pour les rendre bien visibles.

Réalisation des index volumiques par croissance galvanique
Un vernis appelé « photoresist » sensible à la lumière ultraviolette est appliqué tel un « masque » sur la plaque saphir. Les zones du cadran déjà décorées sont préservées grâce à l’exposition à une lumière ultraviolette, ce qui rend le vernis résistant au bain galvanique qui va suivre. La zone des index horaires est quant à elle protégée de la lumière, ce qui engendrera la dissolution du vernis et délimitera ainsi la zone où les index vont croître.

Le cadran est alors plongé dans un bain galvanique de nickel. Par procédé électrolytique, une couche de nickel de 0.2 mm d’épaisseur se dépose sur la plaque saphir dans les zones non masquées. Pour terminer, les index sont polis. Suite à un second bain galvanique, une fine couche d’or est déposée sur leur surface.

Une très contemporaine boîte or rose
Le fond et la lunette supérieure de la très imposante boîte de 55.5 mm sont munis de deux glaces saphir. La carrure – soit la partie centrale de la boîte – sert de support au verrou d’armage de la sonnerie et assure une étanchéité de 3 atmosphères. La carrure comprend également un mécanisme très précis de dérivation de la fonction chronographe, afin que cette dernière soit la plus ergonomique possible.

La boîte est réalisée en or rose 750 – ou 18 carats –, soit un alliage comprenant 75% d’or fin, env. 20% de cuivre et env. 5% d’argent.

Un instrument de résonance pour exalter le son de la BelCanto
La réalisation d’un instrument de résonance a été confiée à un luthier, connu pour ses guitares extraordinaires. Sur le même principe que les « tables » des violons et guitares, il a imaginé pour la BelCanto un support en épicéa de la Vallée de Joux. Le son des répétitions se voit magnifié lorsque la montre est posée sur ce support.

Un écrin à la hauteur de cette montre d’exception
C’est un autre artisan de la Vallée de Joux qui s’est vu confier la réalisation de l’écrin. Ebéniste réputé pour ses réalisations sur mesure pour les plus prestigieuses maisons horlogères de la région, il a
conçu pour la BelCanto un écrin en ronce de noyer aux dimensions imposantes – 45 x 32 x 18 cm. Pièce artisanale d’exception, cet écrin a également été gainé à la Vallée de Joux.

Fiche technique de la BelCanto

  • Mouvement : Calibre à remontage manuel PDR 4013 avec limitation d’armage du ressort de barillet à « Croix de Malte », origine LeCoultre & Co, modifié par M. Numa Robert-Waelti (brevet déposé en 1894), 22 rubis, 18’000 Alt/h, 2.5 Hz,
    spiral de type Breguet, balancier à vis, platine perlée, ponts « Côtes de Genève », barillet soleillé, roues anglées et cerclées, roues des heures et de minuterie et pont de balancier inférieur squelettés, réserve de marche de 30 heures.
    diamètre 43.7 mm, 19 lignes, hauteur 9.2 mm
  • Fonctions : Heures, minutes, secondes, répétition à quarts et chronographe roue à
    colonnes 1 minute
  • Boîte : Or rose 18 carats, diamètre 55.5 mm, poussoirs, couronne et protège-couronne en or rose 18 carats, fond et lunette supérieure avec 2 glaces saphir
  • Verrou d’armage de la sonnerie à 9h
  • Etanche à 30 m
  • Cadran : Saphir
    mises en couleur par métallisation ; gravures par laser
    index horaires réalisés par croissance galvanique
    aiguilles heures, minutes et secondes en or rose 18 carats
  • Bracelet : Crocodile, boucle déployante avec coiffe en or rose 18 carats et dépliant en titane grade 2
  • Edition limitée : Série de 3 pièces

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