Montres Blancpain Fifty Fathoms: Cinquante Cinquante

Par Olivier Müller

Blancpain Fifty FathomsLa présentation de collections privées est un sport à la mode en ce moment à Paris – certainement un moyen de rester visible alors que tout le monde s’apprête à suivre de près le trio Belles Montres – SIHH – BaselWorld.

La même semaine, nous avons eu le plaisir de découvrir des collections de Memovox, de Fifty Fathoms, ainsi qu’une partie de la collection personnelle de M. Stern issue du Musée Patek de Genève.

La collection Fifty Fathoms était certainement l’une des plus intéressantes. L’histoire de cette montre est tout à fait représentative de n’importe quelle collection de la période 1955-1970, dont Blancpain a extrait une cinquantaine de pièces représentatives pour les exposer en son salon de Vendôme.

Blancpain Fifty FathomsEn 1953, les plongeurs militaires français lancent un appel d’offre pour que leur soit fournie une montre capable de résister à la pression exercée sur un cadran à 50 brasses de profondeur (fifty fathoms en anglais, soit 91,45 m). La plupart des manufactures ont décliné la proposition, incapables de répondre aux contraintes techniques que cela générait à une époque où les demandes militaires de ce type n’étaient pas si fréquentes. Technisub, un équipementier de plongée sous-marine, accepte de relever le défi, et se tourne vers Blancpain pour la réalisation technique.

Ces montres étaient d’ailleurs si atypiques qu’il était impossible de les trouver en vente généraliste, mais uniquement chez Technisub, auprès des professionnels de plongée.

Durant les années 60, il était assez fréquent que le revendeur appose son nom directement sur le cadran des montres. C’est ainsi que nous trouvons encore parfois des Breitling-Lip, des Bell&Ross – Lip, etc. Blancpain ne fit pas exception, et c’est ainsi que sont nées les Fifty Fathoms Lip.

Le marché américain a suivi la même logique : quand les Etats-Unis ont commandé des unités des la Fifty-Fathoms en 1965, ils l’ont renommée en “Franck Rayville Fifty Fathoms”, sous licence Blancpain.

Il y a ici une anecdote amusante : pour être importés sur le territoire américain, ce type de bien devait à l’époque comporter une certaine part de composants américains, quels qu’ils soient. Par conséquent, Blancpain a commandé de nombreux rubis américains. Mais l’opération de remplacement des pierres au sein des mouvements originaux aurait été trop onéreuse, sans compter que la qualité n’était pas nécessairement au rendez-vous. Aussi, la totalité du lot de rubis ainsi commandée fut jetée, et ce sont bien des Fifty Fathoms 100% originales qui furent expédiées à l’Oncle Sam.

La Fifty Fathoms a ensuite suivi sa route jusqu’à nos jours. En 2003, pour le cinquantenaire de sa création, Blancpain en a édité une version limitée plus technique résistante à 300m de profondeur.

Une réédition a également touché nos rives en 2009. Comme beaucoup de montres classiques, la version moderne est passée d’un diamètre de 32 à 42 mm à ses premiers jours, à 45 mm aujourd’hui. Malheureusement, certains pourront dire, mais nous en reparlerons plus tard…

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L’auteur: Olivier Müller

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