Qui est Pascal Raffy ?

Pascal RaffyIl est encore enfant lorsqu’il découvre la Suisse pour la première fois, chassé de ce Beyrouth où il était né 13 ans plus tôt, au coeur de l’été 1963. Sa famille, originaire des Ardennes françaises, y était installée depuis deux générations, mais la guerre vient mettre un terme à cet épisode libanais. Les Raffy, ou “Raffin”, comme ils s’appelaient encore au XVIIe siècle, rejoignent à Sion un membre de la famille. Ils n’y restent qu’un an, repartent pour Paris où Pascal Raffy apprend tout à la fois l’indépendance et le droit, sur les bancs de la faculté. A 18 ans, il décide en effet de se débrouiller seul et prend un studio dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés: un royaume de 15 mètres carrés, rue des Saint-Pères, au 7e étage sans ascenseur. Il étudie la journée et travaille le soir dans une pizzeria, où il fait le service en chantant les classiques italiens, entraînant touristes japonais, américains ou allemands dans un O sole mio aux accents incertains. C’est à Paris toujours qu’il rencontre sa femme et qu’il se lance, sur les traces de sa belle-famille, dans l’industrie pharmaceutique. “Je dirigeais un laboratoire de taille moyenne”, se souvient-il. Au bout de dix ans, il décide pourtant de tout arrêter, pour se consacrer à ses enfants. Le voici jeune retraité – il a 38 ans à peine – installé à Givrins, sur la côte vaudoise. Pourquoi la Suisse? “Nous sommes des déracinés”, explique Pascal Raffy. “Je suis retourné à Beyrouth en 1994, mais la ville avait trop changé, je ne pourrais plus y vivre. C’est en Suisse que je voulais m’installer”, poussé entre autres par le coup de foudre qu’il avait ressenti pour le petit village de Vernamiège, à une quinzaine de kilomètres au-dessus de Sion.

Nous sommes au début des années 2000, et son banquier lui présente plusieurs opportunités, parmi lesquelles des maisons horlogères en quête d’investisseurs. Le domaine le passionne, “enfants déjà, nous avions droit à un cours magistral sur la belle horlogerie, dispensé tous les dimanches par mon grand-père André”. Et dès que ses moyens le lui permettent, il démarre sa propre collection. Alors, lorsqu’il découvre BOVET, sa bélière et sa couronne à 12 heures, son boîtier galbé, il tombe amoureux de la maison qu’il appelle aussitôt “la dernière princesse de la belle horlogerie suisse”. Depuis lors, Pascal Raffy a décidé d’investir massivement dès 2001 afin de donner à ses équipes tous les moyens requis au développement de sa marque. Et ce, tant sur le plan manufacturier que commercial. En moins de dix ans, un réseau international a été fidélisé avec un objectif fondamental: celui de revenir en Chine, où démarra l’histoire de la maison créée en 1822 par Edouard Bovet. Le jeune Neuchâtelois, émigré à Canton, y installa un commerce de montres qui prospéra rapidement, jusqu’à voir ses garde-temps marquer les heures au coeur même de la Cité interdite. On ne saurait rêver plus prestigieux passé.

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